L'obésité

Les préjugés autour de cette pathologie ont la vie dure . On en déconstruit quelques-uns avec un expert

Est-ce une maladie ?  

Oui, c'est même une maladie chronique , <<ce qui veut dire qu'elle évolue avec le temps et qu'à ce jour, on ne sait pas la guérir >>, explique le professeur Boris Hansel , endocrinologue à l'hôpital Bichat à paris. Mais l'on distingue le stade pré-clinique, c'est-à-dire l'excès de masse grasse sans comorbidité, du stade clinique, qui présente des  conséquences sur la santé , comme le diabète ou l'insuffisance cardiaque .

Est-ce juste un problème d'appétit ? 

<<Evidemment , il est toujours question d'un excès d'apport énergétique par rapport aux dépenses >>, rappelle le médecin. Simple en théorie , ce déséquilibre ne se résume pas à une affaire de calories ou de manque de volonté, comme on l'entend souvent . De multiples facteurs influent sur la manière dont on s'alimente : génétique, psychologie, environnement , sommeil, médicaments , pollution (même sonore )! <<L'obésité ne se traite pas avec des régimes ou des conseils d'influenceurs. C'est  important de le rappeler car comme tout l monde mange, tout le monde a son avis sur la nutrition .>>

Comment la diagnostique-t-on ? 

le diagnostic se fait en calculant l'indice de masse corporelle (IMC) , c'est-à-dire le rapport entre la taille et le poids d(une personne (IMC= poids/taille au carré) .On parle de surpoids pour un IMC à partir de 25 ; et d'obésité à partir de 30 . Mais , comme le rappelle l'expert, <<cela reste un indicateur incomplet >>, qui ne prend pas en compte la masse musculaire par exemple.<<L'IMC doit être utilisé comme un outil de dépistage et ne remplace pas une analyse plus fine. >>

Faut-il passer par la case chirurgie ? 

L'obésité se prend d'abord en charge dans un parcours de soins spécialisé. <<Contrairement à ce qu'on peut imaginer, l'objectif n'est pas uniquement la perte de poids . On agit sur le comportement alimentaire , mais aussi sur l'activité physique ou le sommeil qui améliorent le confort de vie >> , précise le professeur Boris Hansel . Pour réguler l'appétit , la chirurgie bariatrique est réservée aux situations les plus complexes et pourrait bien être de plus en plus concurrencée par l'arrivée de nouveaux médicaments très efficaces , comme le tirzépatide .<<Ces molécules permettent une perte de poids de l'ordre de 12 à 20 % . C'est une belle évolution mais il faut garder en tête que les effets s'estompent quand on arrête le traitement .>> 

Bon à savoir 

Quelle est sa prévalence ? 

<<Si l'on se base uniquement sur l'IMC, près de 20% de la population française est en situation d'obésité>>, alerte l'endocrinologue Boris Hansel . La tendance est en constante augmentation depuis vingt ans , en particulier chez les femmes . Ce qui fait de cette pathologie un véritable problème de santé publique : ,<<Il y a énormément de choses à faire au niveau politique pour faire bouger les choses >>, dit-il . (Texte source : Télé-Loisirs )