Longtemps niée par le corps médical, cette maladie est enfin reconnue comme telle. Avec , à la clé , des causes mieux identifiées et une meilleure prise en charge.
Mieux comprendre la maladie
En France, près de 2% de la population souffrirait de fibromyalgie, avec en moyenne 8 femmes pour 2 hommes. <<Aujourd'hui , on comprend mieux les mécanismes en jeu >> , explique le Pr Françoise Laroche, rhumatologue et algologue, responsable du centre d'évaluation et de traitement de la douleur -CETD) de l'hôpital Saint-Antoine à Paris. <<La fibromyalgie est désormais reconnue comme une douleur chronique primaire. Le seuil de sensibilité à la douleur est abaissé, sans que l'on retrouve de lésion organique. Sur-sollicitées , les zones cérébrales de régulation de la douleur dysfonctionnent.>> Les patients doivent bénéficier d'une prise en charge personnalisée.
Les symptômes
Des douleurs articulaires musculaires ou tendineuses diffuses dans tous le corps depuis plus de 3 mois sont peut être le signe d'une fibromyalgie . Surtout si elles prennent la formes de brûlures , décharges électriques ou crampe et s'accompagnent d'une fatigue générale , d'une sensation de fourmillement , de troubles digestifs ou urinaires, de céphalées... Si votre sommeil ou votre concentration sont affectés, n'hésitez pas à consulter.
Diagnostiquer
<<Cela passe par la remise de documents écrits au patient , précisant ce dont il souffre. Le médecin traitant est en première ligne , ou le rhumatologue dans les cas plus complexes. Un diagnostic est vécu comme un soulagement par les fibromyalgiques , qui se sentent enfin compris et réalisent qu'ils ne sont pas les seuls à souffrir de cette affection >>, explique le Pr Laroche .
Avoir une activité physique
Il n'y a aucun protocole standard, mais une personnalisation des conseils et des exercices proposés. le suivi peut être fait par un kinésithérapeute ou par un coach sportif formé au handicap. Il faut privilégier une activité régulière fractionnée, avec un travail de musculation douce , d'endurance et d'étirements , avec des plages de repos. <<Les patients ne doivent pas craindre de bouger. Le mouvement est la clé du traitement >>, note le spécialiste .
Mieux utiliser les antalgiques
<< Par peur de la surdose, les fibromyalgiques utilisent souvent trop tard les antalgiques, quand la crise est installée. Ils sont alors moins efficaces et nécessitent des doses plus fortes. Mieux vaut , par exemple , les prendre en anticipation d'une activité qui peut potentiellement déclencher une douleur. Ainsi , une heure avant une marche ou un exercice physique; ne pas hésiter à prendre un gramme de paracétamol , par exemple >>, conseille le Pr Laroche .
Gérer ses émotions
<< On ne guérit pas vraiment de cette maladie chronique. Mais il est possible de faire baisser la vulnérabilité à la douleur, en apprenant à gérer stress et émotions. Pour éviter poussées ou rechutes . La psychoéducation (thérapie comportementale et cognitive, médication, relaxation....) permet de mieux écouter >>, assure l'experte.
Consulter dans un centre spécialisé
Il existe plus de 200 CETD (liste sur douleurs.org) . La prise en charge y est pluridisciplinaire , avec des médecins algologues (spécialiste de la douleur) , des rhumatologues, des psychologues ou psychiatres, des kinésithérapeutes...(Texte source: Télé-