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  • : Le blog de zouave62660
  • : Greffé du foie le 02 01 2008 . Je désirerais entrer en contact avec toutes personnes greffées ou en attente de greffe. Je suis bénévole au sein de l'association Don de vie et Donneurs de vie. Prendre contact en laissant un message dans les commentaires .
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Vous pouvez aussi consulter le site de l' établissement Français du sang.

www.dondusang.net   rubrique donner

 

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7 décembre 2014 7 07 /12 /décembre /2014 16:08

Je m’appelle Anne, j’ai 38 ans.
 Je suis greffée du cœur depuis 2011.

 

J’avais 11 ans, c’était ma première semaine au collège, c’était le premier cours de sport de ma vie. J’ai perdu connaissance. Jamais plus je n’ai fait de sport. J’ai regardé les autres faire du sport, au cas où. Au cas où la maladie qu’on me détecterait serait « guérissable ». Mais la maladie cardiaque héréditaire que j’avais ne se guérirait jamais. C’était une cardiomyopathie hypertrophique obstructive : le muscle cardiaque épaissi exerce une pression sur une cavité du cœur, ce qui bloque de ce fait l’apport sanguin.

 

 Je devais prendre des médicaments pour ralentir mon cœur et ne pas l’épuiser et d’autres médicaments à base d’iode pour que ce cœur garde un rythme normal. Quand je montais des escaliers, je devais m’arrêter à la 3ème marche pour reprendre déjà mon souffle, je respirais toujours profondément pour aller chercher dans mes poumons l’énergie que je ne trouvais pas dans mon cœur.

 

 Quand je faisais des excès, que je marchais un peu trop longtemps, que je tentais de m’amuser, je le payais rapidement les jours qui suivaient par une douleur au foie. Il était une fois…

 

A la fin du collège je suis opéré à cœur ouvert pour essayer réduire l’épaississement du muscle de mon cœur.

 

Mon enfance m’a quitté le jour où l’on m’a annoncé que j’étais malade. Je ne me suis jamais demandé pourquoi moi ? Je n’ai jamais été jalouse des autres, c’était ma vie, avec ses joies et ses moments de tristesses, quand la nuit, au lieu de dormir je pleurais de fatigue et de stress en serrant mon chat. Je savais que je n’aurais pas d’enfant, je savais que je ne vivrais pas aussi longtemps que les autres.

 

 En classe de 1ère, on me pose une pile ou pacemaker. Soit disant pour aider mon cœur à se contracter, soit disant, car je crois que je n’ai jamais senti un mieux-être.
 A 18 ans on me parle même vaguement de transplantation cardiaque.

 

Et puis, plus tard, vers 25 ans, je commence à faire des troubles du rythme des oreillettes ce qui m’épuise encore plus, dans cet état le moindre effort est insupportable, alors je dois souvent aller à l’hôpital pour faire des cures d’iodes et des chocs électriques (une fois je n’ai pas eu assez d’anesthésiant et je me suis réveillé le torse transpercé par l’électricité). Il fallait garder le sourire, garder la face. Mais à force, à force, ces chocs n’étaient plus vraiment efficaces. Il a fallu passer aux ablations des foyers d’arythmies dans les oreillettes.

 

C’est une forme de torture qui dure des heures, jusqu’à 5 heures ou plus, sans bouger, sans anesthésie générale, on brûle les fameux foyers, et on brûle encore. Et ensuite on rentre chez soi et cela recommence car en détruisant ces foyers, on en a créé d’autres et parce que mon cœur ne voulait plus battre normalement, il ne voulait plus tenir la cadence et donc encore des ablations et encore des ablations.

 

 J’ai toujours mal au foie, je suis toujours de plus en plus fatiguée. Au cours d’une de ces nombreuses hospitalisations pendant lesquelles je fais des tachycardies qui durent jour et nuit, on arrive même à me trouver au milieu de toute cette cacophonie cardiaque un trouble du rythme mortel : ventriculaire.

 

 Bam-Bim-Bom-Boum, on arrache les sondes qui sont dans mon cœur depuis tant d’année pour en mettre d’autres afin de remplacer la pile par un défibrillateur qui m’envoie parfois des chocs, et c’est affreux, et ça continue, et ça ne s’arrête pas, et je ne peux presque plus marcher, les nuits sont toujours plus longue et plus froide, je m’étouffe, je ne sais pas si je vais me réveiller, je ne peux plus rien faire et patata et patati parce que ça devient tellement pénible que ça ne vaut même plus la peine de vous le dire. Mais un jour on m’a dit qu’on allait me greffer un cœur : c’était le plus beau jour de ma vie. Ma sortie de secours, ma lumière du jour… un sens à ma vie.

 

Aujourd’hui je n’ai pas de problème, la vie est facile, je me lève, je ne suis pas fatiguée, je me couche, je ne m’étouffe pas. Je suis en grandes vacances : j’ai quelques années à venir et à VIVRE .

 

 Merci aux donneurs d’organes. ( source : le projet du coeur du 02 12 2014

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zouave62660 zouave62660 - dans témoignages
5 décembre 2014 5 05 /12 /décembre /2014 17:28

Avant toute chose, je tiens à préciser que si je partage ce grand moment avec vous ce soir, ce n’est pas pour recevoir de la pitié ou autre, mais lisez ceci comme un témoignage d'espoir, de VIE.

 

Je vous l’offre.

 

C’était il y a 19 ans.. Presque HIER... je me souviens des moindres détails.

 

Mardi 14 novembre 22h10 : En répétition…Problème de son avec les Grattes, pendant ce temps je m'offre un tête à tête avec mon piano. Rien ne pourrait me perturber.....Me sortir de ma bulle.

 

Et pourtant...

 

22h20 : Une voiture arrive en trombe…Sans même un mot j’ai déjà compris : D’un coup je deviens sereine je ne pense plus à rien.

 

Le futur de ma vie va se décider cette nuit.

J’entends à peine les quelques mots prononcés par le frère de mon défunt compagnon qui vient m’avertir « Lisa le CHUR de Bordeaux a appelé il faut que tu y ailles.. Tu as 3h.. Ils t’attendent ils ont un donneur… »

 

Telle un androïde je plie mes affaires, débranche les jacks, avant que "Chris the Voice" ne me dise « qu’est-ce que tu fous là ? Tu as compris ? Bordeaux t’attend ! Un REIN t'attend».

 

Oui j’ai compris.

 

Depuis 15 ans que j’attends cet appel.

 

15 longues années branchée à une machine pour vivre.

 

Peut-être que cette foutue machine, dans quelques heures fera partie de mon passé.

 

Le temps de repasser par chez moi, embrasser ma mère, chercher à appeler mon père qui est en déplacement.

 

Ce moment me semble surréaliste aujourd’hui.

 

Appeler les hotels à minuit, pour parler à mon père.

 

23h45 : A peine une heure plus tard j’étais à bordeaux… je vous passerai les détails sur les excès de vitesse ! Et le sanglier que nous avons frôlé...

 

C’est là que tout s’enchaîne et que l’on ne contrôle plus grand-chose. Les premiers examens... Derniers contrôles pour savoir si ce soir ma vie va changer… Echos cardio, prise de sang, un cheveu arraché, un doigt piqué..Recherche du fameux "Cross Match" ! Mon ventre mesuré : je suis devenue objet…

 

Qui de Chris ou de moi sommes les plus anxieux...

 

Aucune idée. Lui si paisible habituellement, a un visage crispé..Un regard rempli de peur... Moi déjà d’une nature speed..Les summums sont atteints !! 

 

D’ailleurs voilà que l’un des médecin me le reproche ! Il est marrant lui... Je voudrais l’y voir.

 

1h00 du mat : Impossible de rester dans ma chambre..Je pars faire les 100 pas dans le couloir… Bizarrement je ne suis pas la seule…C’est terrible de se dire « soit c’est toi soit c’est moi… mais la chance ne sourira pas à nous deux » Je voudrais parler... Partager ce moment… Mais je pense que c’est cruel.

 

En même temps c’est peut-être moi que je protège.

 

2h00 du mat : Le médecin qui revient et comme je fais toujours les 100 pas, j’ai droit à une petite engueulade ! Ben oui il faut être zen pour aller au bloc… dans le cas ou j'irai évidemment. Mais il me connaît depuis si longtemps .

 

C’est presque la famille : il sait que la zen attitude et moi nous sommes rarement croisées.

 

Aller hop un calmant et au lit !

 

Alors au lit sans problème… mais le calmant j’attends encore qu’il fasse effet !!

 

3h 00: On vient me refaire une analyse.. Mon cœur palpite...Plus on avance dans la nuit et plus d’analyses sont faites… plus ça voudrait dire que c’est pour moi…

 

Je n’ose pas y penser ; J’ai déjà été déçue 3 fois ; je m’interdis de penser que je pourrais vivre à nouveau comme tout le monde... Je vais vers la fenêtre. il pleut;

 

Des images défilent dans ma tête ; cette machine que je déteste, machine avec qui j'ai vécu 15 ans.

 

Inconsciemment les larmes coulent sur mes joues, comme sur la vitre....

 

Impossible de les arrêter.

 

3h30 : J’allume la Tv … je prends un livre… lis 10 fois la première page…

 

4h00 : Toujours rien..

 

5h00… 6h00 : C’est insoutenable... certainement la nuit la plus interminable de ma vie....

 

Quand soudain...On frappe à ma porte : C’est le professeur, une seule question :

 

« Partante pour la grande aventure ? »

 

Aucun son ne sort de ma bouche ; L’émotion prend le dessus…Je pleure comme une gamine… Et Christophe aussi !!! Le professeur tout d’un coup n’est plus professeur…Il s’approche me prend dans ses bras ; Me réconforte « aller le plus dur est derrière.. Laisses toi aller ! Que du bon NOUS attend… On se retrouve au bloc dans 1h30."

 

Le temps de me préparer, stériliser mon corps… Et je ne verrai pas ces 1h30 passer ; un autre calmant et je tombe.

 

 Enfin apaisée.

 

7h00 : Les brancardiers arrivent…Je suis dans le cirage.. J'ai la force de faire un signe de la main à Chris.. Je crois que lui m’embrasse mais pas sûre.

 

Pour lui de longues heures l’attendent.

 

Tout n’est que brouillard…L’ascenseur du 12ème au bloc qui est au sous sol… Les lumières des néons défilent … je ne capte rien…Toute une équipe s’affaire autour de moi.. des bruits... des machines.. Des fils... 15 personnes je crois rien que pour moi ! Le grand luxe !!

 

Je ne réagi plus..Enfin encore un peu car lorsque l’infirmière me met le masque à oxygène voilà que je m’affole ! Faut bien que je m'exprime un peu ! ! Un peu de piquant dans cette nuit… presque calme…

 

J’entends à peine « c’est ok ; elle va s’endormir.. Que je suis déjà avec Morphée; Quelle légèreté… 6 heures durant je resterai là, dans ce bloc endormie paisiblement pendant que toute une équipe s’affaire sur moi pour changer mon avenir.

 

15 novembre 15h00 : J’ouvre un œil Où je suis ?

 

Je n’en sais rien..

 

Que font ces messieurs en blouse blanche autour de moi ? Je n’en sais rien !

 

Et tout d’un coup un visage connu : mon professeur ! Le professeur Poteaux. ..

Et une douleur dans mon ventre ...

 

« Ça va Lisa ? Tu me reconnais ? Tu te souviens ? »

 

« OUI je me souviens ! OUI j’ai étais greffée d’un rein cette nuit.. Enfin je crois »

 

Il me fait un clin d’œil avant de me dire

 

« Oui et tout c’est bien passé ! Il fonctionne à merveille ton nouveau rein »…

 

Mes larmes coulent à nouveaux... Incontrôlables…La douleur lancinante dans mon ventre est effacée par ma joie…Je me rendors paisiblement... En passant qu’à partir de cette nuit … ma vie allait changer.

 

Je suis restée 10 jours en SAS. (Chambre stérile) coupée du monde... c'est peut-être le plus difficile.

 

15 jours plus tard, j'ai eu droit à une chambre normale... et à mes premiers pas accompagnés de mon ami, Christophe.... Une émotion intense.

 

C'était il y a 19 ans ; chaque instant est gravé dans ma mémoire à jamais et ce soir, je souhaitais les partager avec vous.

 

Partager la naissance de ma nouvelle vie.

 

Merci à tous ceux qui ont contribué à m'offrir cette nouvelle vie ;

 

L'équipe médicale évidemment.

 

Mais aussi Christophe qui a partagé cette épreuve avec moi.... Mais qui depuis brille dans les étoiles.Il avait décidé depuis longtemps d'être donneur d'organes, mais la vie en a décidé autrement. Je n'ai pu accomplir ses dernières volontés.

 

J'ai appris à vivre sans lui.

 

C'est pour eux, et aussi ma famille, qu'enfin j'envisage un avenir..... Aussi maladroite que je suis.

 

Une pensée aussi à tous les dialysés. L'attente, le combat, le ras le bol ... tout ça en vaut en peine.

 

Enfin je n'aurais pas de mots assez puissants pour remercier cet Incconnu, qui m'offre ma vie, qui me fait vivre.

 

Juste MERCI.

 

Lisa ( article du 15 novembre 2012 à 00h48)

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zouave62660 zouave62660 - dans Témoignages
25 novembre 2014 2 25 /11 /novembre /2014 17:52

D’heure en heure, une aventure humaine et médicale

Dans les coulisses du don d’organes au Québec

Salle d’opération. Une coordonnatrice de Transplant Québec est sur la ligne de feu depuis ce matin. Elle a lancé et reçu des dizaines d’appels pour confirmer la liste restreinte des receveurs, heureux élus, triés en fonction de priorités établies par des comités médicaux. L’opération permettra de donner les poumons, les reins, le foie, le pancréas et des artères. « Pour les poumons, précise-t-elle, le receveur a été choisi en fonction de la taille du donneur, ainsi que de son ancienneté sur la liste d’attente. »

 

16 h 30 Josée Maurice, seconde coordonnatrice, prend le relais pour la soirée. La sonnerie retentit. Son front se plisse. Un second test d’anticorps fait plus tôt sur un des receveurs de rein le rend inadmissible au don. « Après avoir annoncé à cette personne la meilleure nouvelle de sa vie, je vais devoir lui annoncer la pire, dans la même journée ! Pour moi, c’est un cauchemar, dit-elle, c’est la première fois que ça m’arrive. » Le patient était déjà à l’hôpital, prêt à être transféré en salle d’opération. Un seul bémol peut venir bousculer tous les plans. Le temps presse. Il faut contacter le médecin du receveur suivant sur la liste.

 

17 h Nouvel appel. Les chirurgiens transplanteurs de poumons, prêts à en entrer en action, s’enquièrent de l’heure à laquelle leur receveur devra entrer en salle d’opération à l’autre bout de la ville. « Le prélèvement est prévu vers 20 h. Les chirurgiens de l’hôpital X vont prélever les organes autres que les poumons. Vous pouvez nous envoyer les internistes pour récupérer les poumons », précise Josée.

Dans les coulisses du don d’organes au Québec Dans les coulisses du don d’organes au Québec Dans les coulisses du don d’organes au Québec

17 h 15 La pression monte. À quelques heures d’entrer en salle, toujours pas de receveur confirmé pour l’un des deux reins. « Bonjour, je vous appelle pour une offre de rein en “back up”. C’est urgent, je vous laisse mon numéro de cellulaire pour le médecin traitant. »

 

17 h 20 Nouvelle sonnerie. Josée croise les doigts. Enfin, le médecin contacté rappelle pour avoir plus de détails sur la condition physique du donneur et les détails de l’accident. « On parle de fractures crâniennes, mais il n’y a eu aucun autre traumatisme. Il s’agit d’un non-fumeur. Le rein gauche fait 10 cm, explique-t-elle. On se dirige vers le bloc opératoire vers 19 h, on aurait aimé vous appeler à l’avance, mais on ne s’attendait pas à devoir trouver un autre “back up”. »

17 h 30 Plus que 90 minutes avant l’arrivée des chirurgiens. Ça y est, le dernier receveur vient d’être confirmé. Il était moins une. « Tous les receveurs sont à Montréal. Si ça fonctionne, ce sera exceptionnel, autant d’organes en un seul don », soupire la coordonnatrice, soulagée.

17 h 45 Aux soins intensifs, le futur donneur est toujours dans un état stable. La condition de ses poumons s’est grandement améliorée. « Ce patient sera aussi le premier à donner un pancréas après décès cardiovasculaire. Le coeur, toutefois, ne pourra pas être prélevé, étant donné que le patient devra décéder par arrêt cardiovasculaire avant le prélèvement », précise le Dr Marsolais. On prépare le patient au transfert vers la salle d’opération.

 

18 h 30 Des policiers du SPVM foncent vers un hôpital du centre-ville pour aller chercher les deux chirurgiens qui prélèveront les poumons.

 

18 h 50 À notre arrivée, la salle d’opération est déjà comme une ruche. Une quinzaine de blouses bleu ciel bourdonnent autour du bloc opératoire. Inhalothérapeute, anesthésiste, infirmière clinicienne, assistants opératoires, perfusionniste : tous s’affairent à préparer la batterie d’équipements nécessaires à l’intervention. Outils chirurgicaux et bacs de glace jalonnent les plateaux en inox placés en retrait.

 

18 h 55 La camionnette du SPVM vient de stopper net devant les portes de l’urgence, tous gyrophares dehors. Deux chirurgiens transplanteurs de poumons arrivent en rafale, armés de leurs glacières prêtes à accueillir l’espoir d’une seconde vie.

19 h00  Le Dr Marsolais livre le plan de match de la soirée, avant que la fourmilière ne se mettent à l’oeuvre pour accueillir le patient, préparer le matériel chirurgical et les fluides nécessaires à la perfusion des organes. Deux autres chirurgiens font irruption au bloc opératoire, venus d’un autre hôpital pour prélever le foie, les reins et le pancréas.

 

19 h 40 Le patient vient d’être amené au bloc opératoire. Son thorax est désinfecté à l’iode, puis soigneusement couvert d’un drap bleu. Plus loin, un cardiologue-intensiviste achève d’installer un système de télémédecine qui permettra à l’équipe chirurgicale de suivre à distance les signes vitaux du patient, quand la famille se retrouvera seule avec Maxime.

 

19 h 50 Savonnage vigoureux des mains et des avant-bras pour les chirurgiens avant d’enfiler leurs gants et de se retirer dans une pièce attenante. « On ne touche à rien après avoir quitté la salle pour préserver la stérilité ! », intime l’un d’entre eux à la volée. Pour la prochaine demi-heure, l’équipe chirurgicale restera confinée dans une salle attenante pour préserver l’intimité de la famille et l’anonymat du donneur.

 

19 h 55 L’humanité reprend ici le pas sur la logistique militaire et l’artillerie médicale. Des draps camouflent les appareils médicaux, la lumière s’est estompée. Un appareil diffuse quelques notes de musique, réclamée par la famille, pour feutrer l’aspect austère de cette salle normalement plongée sous les néons.

20 h 05 Seul le visage et le bras droit de Maxime émergent maintenant d’une mer de draps azur. Une photo a été placée dans la main du donneur à la demande des proches. La mère et la soeur vont assister au retrait du support respiratoire, aux côtés du Dr Marsolais et de quelques infirmières. « La famille est très secouée. Ces dons vont beaucoup les aider à passer au travers », croit ce dernier.

 

20 h 10 Quelques notes s’échappent de la salle pendant que se jouent les derniers instants de Maxime. Pendant ce temps, on entendrait une mouche voler dans la pièce où s’est retirée l’équipe médicale. Quatorze paires d’yeux sont rivées sur le moniteur qui transmet en temps réel l’état du rythme cardiaque du donneur, sa pression systolique et son taux d’oxygène dans le sang.

20 h 23 Après plusieurs minutes de recueillement, le patient est extubé en la seule présence de sa famille et du médecin traitant, le Dr Marsolais. La mère lui tient tendrement la tête, prostrée durant cet adieu douloureux. Nul ne sait combien de temps il faudra avant que le corps ne rende les armes. « On ne sait jamais ce qui nous attend. Mais compte tenu de son état, l’arrêt cardiaque devrait survenir rapidement. » Sous anesthésie, le patient ne ressent aucune douleur, simplement une baisse graduelle des signes vitaux, insiste le Dr Marsolais. « Jusqu’à la fin, on lui dispense les mêmes soins qu’à un patient vivant. »

Dans les coulisses du don d’organes au Québec Dans les coulisses du don d’organes au Québec Dans les coulisses du don d’organes au Québec

20 h 25 Dans l’antichambre où l’on assiste à ce décès à distance, personne n’est indifférent face à cette mort qui s’étiole en direct. L’air pensif, les chirurgiens se préparent à transformer ce départ en seconde vie. Sur le moniteur, les battements cardiaques ont commencé à plonger. Six minutes après l’arrêt du support respiratoire, la saturation d’oxygène dans le sang a atteint 0. La tension est palpable. Plus le décès est lent, plus la chance de donner des organes sains s’amenuise. Après plus de 45 minutes, certains organes pourraient être perdus.

 

20 h 38 Sur l’écran, les sursauts du point lumineux associé aux battements cardiaques viennent de s’arrêter. La vie, en sursis depuis 15 minutes, vient de livrer son dernier souffle. Cinq minutes d’asystolie complète doivent être observées avant que le décès ne soit constaté. Pour la famille, c’est le début d’un long deuil. Au cours des prochains jours, une infirmière assurera un suivi serré des proches. « Un mois plus tard, nous vérifions comment ils se portent. Quand le patient décédé est un enfant, c’est très difficile. Nous pouvons leur donner de l’aide psychologique, de l’accompagnement au deuil. S’il y a des enfants, nous avons même des livres à suggérer », explique Anne-Marie Lagacée, infirmière clinicienne associée au CPO. L’équipe chirurgicale attend le signal pour faire irruption dans la salle d’opération. « Dans deux minutes ! » lance, montre en main, le coordonnateur de Transplant Québec, Martin Brouillard.

20 h 43 La famille est maintenant partie. L’équipe du bloc opératoire entre en scène et une course contre la montre s’amorce. Le patient doit être rapidement réintubé pour préserver l’état des poumons et incisé. De la glace est insérée près des organes pour les préserver pendant toute la durée du prélèvement.

 

20 h 50 Maintenant complètement perfusés avec une solution de préservation, les organes sont prêts à être prélevés. « Combien de temps ? », s’inquiète l’un des chirurgiens. « Douze minutes depuis l’arrêt cardiaque », note le coordonnateur de Transplant Québec. « Les poumons doivent être transplantés dans un délai de quatre à six heures au plus, le foie dans les douze heures et les reins en moins de vingt-quatre heures. »

 

21 h00 Avec la dextérité de fins couturiers, deux chirurgiens prélèvent délicatement les poumons. Un travail d’orfèvre qui commande temps et doigté. Après plusieurs longues minutes, le chirurgien extirpe les poumons du thorax et les insère délicatement dans une solution de conservation. « Ça, c’est la vie ! », dit-il, fébrile, quittant la salle pour filer vers un autre hôpital de la métropole, où le patient receveur est déjà prêt à subir la transplantation. « C’est parti pour une longue nuit », lance son collègue, transportant à l’épaule une glacière, remplie de tous les espoirs.

Dans les coulisses du don d’organes au Québec Dans les coulisses du don d’organes au Québec Dans les coulisses du don d’organes au Québec

21 h 30 Cachés derrière leurs lunettes grossissantes, les deux autres chirurgiens prennent prestement le relais et passent plusieurs dizaines de minutes à détacher délicatement l’artère hépatique qui relie le foie, puis extraient les deux reins et les pancréas. Des artères, récupérées au passage, sont blotties dans des sacs de conservation.

 

22 h 30 Le bloc maintenant s’est vidé et le bourdonnement a fait place au calme. Mission accomplie. Les quatre organes, placés dans de grosses glacières sur roulettes, sont repris au passage par les chirurgiens qui mettent le cap vers leur hôpital, prêt à entamer un second marathon. Celui de la transplantation. Filant dans les corridors, ils sont attendus par une camionnette du SPVM qui ronronne devant les portes de l’urgence. Les gyrophares s’éloignent doucement dans la nuit, emportant avec eux l’espoir de quatre vies meilleures.  ( Source : Le devoir du 25 11 2014 . Article de Isabelle Paré | Santé )

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zouave62660 zouave62660 - dans Témoignages
8 novembre 2014 6 08 /11 /novembre /2014 15:55

 

Jacques Valente a entamé sa traversée de l’Atlantique en faveur de la promotion du don d’organes

 

Le navigateur genevois a entamé, aujourd’hui, sa traversée de l’Atlantique destinée à sensibiliser le public à la problématique du don d’organes. Greffé en 2008, il a mis le cap sur Pointe-à-Pitre, ou l’attend sa donneuse.

7 novembre 2014 - Le navigateur genevois Jacques Valente disputait, en 2007, la Mini Transat lorsqu’une grave insuffisance rénale a été diagnostiquée, le contraignant à l’abandon à Madère. Dès lors, sa vie bascule: il se retrouve en sursis, sur la liste suisse des demandeurs d’organes. L’année suivante, il reçoit enfin le rein d’une donneuse vivante compatible, qui n’est autre que sa meilleure amie.

« Jusqu’à cet épisode, je n’avais jamais été malade de ma vie », raconte-t-il. « Cet événement a bouleversé ma vie et m’a rendu sensible à l’importance de la solidarité et de se prononcer en faveur du don d’organes alors que l’on est en pleine santé. Lorsqu’une famille est confrontée au départ prématuré d’un des siens, qui n’a pas clairement exprimé le souhait de donner ses organes, les médecins sont impuissants face à une réponse négative des proches en situation de drame. Il est essentiel de se prononcer avant, ce qui permet de gagner du temps et de sauver des vies. C’est le message que je souhaite faire passer.»

Aujourd’hui, Jacques Valente a entamé sa traversée de l’Atlantique destinée à «boucler la boucle». Très ému, il a quitté Madère en mettant le cap sur Pointe-à-Pitre. « C’est énorme, pour moi, ces moments que je vis… », a-t-il déclaré peu avant de lâcher les amarres. « Je me suis retrouvé dans le même hôtel à 40 balles qu’en 2007, peu avant ma greffe, lorsque ma vie a basculé. Ça m’a replongé dans ce souvenir, avec beaucoup d’émotion. Aujourd’hui, je suis de retour, en pleine forme, avec le rein d’une donneuse qui m’attend de l’autre côté de l’Atlantique; c’est une sensation assez extraordinaire. »

Se considérant comme un «miraculé de la vie», Jacques Valente a débuté son périple au mois d’août, avec une première étape entre la Grande-Motte et Madère. Il navigue désormais en direction de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, qu’il compte atteindre en marge de la Route du Rhum.

Pleinement remis de sa greffe, le navigateur souhaite à la fois prendre sa revanche et contribuer à la promotion d’une cause essentielle. « Mon parcours lors de la Mini Transat 2007 m’a laissé un goût d’inachevé. Je tiens par ailleurs à remercier la vie, et tous ceux qui m’ont accompagné dans cette épreuve. Mon bateau sera l’ambassadeur de la générosité. »

http://www.jacquesvalente.com/  ( Source : Heo annonces . Communiqué de presse MaxComm du 07 11 2014)

 

 

Une transat pour la promotion du don d'organe
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zouave62660 zouave62660 - dans Témoignages
6 octobre 2014 1 06 /10 /octobre /2014 16:22
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zouave62660 zouave62660 - dans Témoignages
28 septembre 2014 7 28 /09 /septembre /2014 14:26

Bruay-La Buissière : greffé des deux poumons, Geoffrey Verstavel, 25 ans, revit enfin .

 

Les Virades 2014, Geoffrey Verstavel ne savait pas s’il serait encore là pour y assister. Après avoir été greffé des deux poumons cet été, ce dévoreur de vie savourera cette journée si symbolique. Il en profitera aussi pour communiquer son énergie aux malades qu’il n’oublie pas.

la greffe des deux poumons de Geoffrey

Un large sourire, une énergie débordante. Quand on croise le chemin de Geoffrey Verstavel, difficile de s’imaginer quel chemin de croix il a parcouru pour être toujours là, tout simplement. Parce qu’il y a 25 ans, quand il est né, sans greffe, l’espérance de vie pour un enfant atteint de mucoviscidose était de 23ans. Geoffrey et sa famille ont découvert cette épée de Damoclès quand il avait quatre ans.

 

Il y a six ans, il a décidé d’écrire son histoire. « Je voulais témoigner de ce que c’est d’être malade. Parce que la muco est sournoise, elle ne se porte pas sur le visage. » Comme cette fois où en grande insuffisance respiratoire avec le macaron « handicapé » sur la voiture, une dame s’est insurgée qu’il se gare sur une place réservée. « Je n’avais pas l’air malade, s’excuse presque le jeune homme. Mais ça fait mal de voir de telles réactions. »

 

Ceux qui ne comprennent pas

 

Il y a eu la scolarité compliquée. Fatigante. Avec tous les escaliers à monter. Les copains solidaires. Des profs aussi. Et puis ceux qui ne comprenaient pas, qui ne voyaient pas. Pour tous ceux-là, Geoffrey détaille la piqûre d’insuline plusieurs fois par jour car le diabète s’est invité dans le tableau. La quinzaine de cachets à avaler chaque matin. L’aérosol à inhaler pour dégager les bronches. Les hospitalisations plus ou moins longues, plus ou moins pénibles. Il se souvient aussi de la peur du petit garçon qu’il était seul, sur une table d’examen.

 

Et parce que le jeune homme respire l’optimisme, il raconte aussi toutes ces belles personnes qui ont croisé sa route. Qui l’ont soutenu dans son combat. L’amour de ses parents, de sa sœur, de son beau-frère, de sa compagne... « Moi, je n’ai pas eu le choix. J’étais malade, je devais me battre. Eux, c’est merveilleux ce qu’ils ont fait. Vous imaginez leur angoisse, attendre sans nouvelle dix heures le temps de ma greffe ! »

 

« Pendant qu’on m’appelait pour des poumons, une famille pleurait son enfant »

 

Aujourd’hui, fini les poumons vieux de plus de 100 ans. « C’est terrible : Pendant que j’avais un appel du chirurgien pour me dire qu’il avait des poumons pour moi, une famille pleurait son enfant. J’ai un énorme respect pour eux. » Pour tenir, alors qu’il était au plus mal, et qu’il ne respirait que sous machine, Geoffrey et son amie ont fait une liste des choses qu’ils voulaient faire. Comme pour conjurer le sort.

 

Un voyage à l’étranger, une nouvelle voiture, une micro-entreprise de vêtements d’occasion, militer pour le don d’organe, parler de la muco... Une nouvelle histoire s’écrit, sûrement aussi un autre livre, celui de l’après-greffe. Et qu’importent les deux grandes cicatrices qui balafrent son torse, les médicaments anti-rejet à prendre à vie ou la biopsie mensuelle. Geoffrey revit enfin.

 

«L’impression de vivre ma mort»

 

Malgré la maladie qui lui est tombé dessus alors qu’il avait quatre ans, Geoffrey est connu pour avoir toujours le sourire. Du moins en public. Car, il l’avoue dans son livre et en interview, le jeune homme, aujourd’hui âgé de 25 ans, a eu des passages à vide.

 

Alors, comme à chaque Virades que ses parents organisent tous les deux ans pour collecter des fonds et lutter contre la mucoviscidose, il montera sur scène. Pour expliquer, témoigner... « Les gens m’ont vu avec le sourire, il y a deux ans. Parce que j’allais bien. Maintenant que je me suis fait greffé, je vais encore mieux. Le souci, c’est qu’entre deux, ils ne se rendent pas forcément compte de ce que j’ai traversé. »

 

Pour en savoir plus, bien sûr, il y a le livre, mais il y aura aussi les photos. Une exposition qui retrace étape par étape les moments difficiles avant la greffe : la vie sous oxygène et perfusion, la mine défaite, l’attente interminable des proches le jour J, et les suites de l’opération. Il y a aussi les mots terribles de Geoffrey : « Quand, avant la greffe, j’ai dit au revoir à mes parents, à mon amie, à ma sœur, à mon beau-frère, j’ai eu l’impression de vivre ma propre mort. » Auparavant, à un âge où l’on croque la vie à pleines dents sans se soucier du lendemain, il avait également dû formuler ses dernières volontés.

 

Geoffrey raconte tout ça avec une grande sincérité, sans fausse pudeur, tout comme il évoque l’amour de sa famille qui l’a porté toutes ses années et l’amour de celle qu’il a rencontrée, il y a plus d’un an. « Maintenant, je peux vivre sans être pressé par le temps. Sans craindre qu’il n’y ait pas de lendemain. ». (source : la voix du nord )

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zouave62660 zouave62660 - dans Témoignages
26 septembre 2014 5 26 /09 /septembre /2014 22:00

Une greffe de rein, intervention chirurgicale quasi banale. Sauf que Florence va recevoir l'organe de Sandrine et que les deux femmes sont liées par une indéfectible amitié.

Sandrine va donner un rein à son amie Florence

C'est une incroyable histoire d'amitié entre deux femmes résidant à Arthès : Florence Brunasse et Sandrine Maynadié.

 

Une amitié profonde, concrète qui va connaître un nouvel épisode en novembre au CHU Rangueil à Toulouse lorsque Sandrine donnera son rein gauche à Florence. Florence, 51 ans, secrétaire, souffre d'insuffisance rénale. Sandrine, 41 ans, est responsable administrative et en bonne santé. En 2002, la carence rénale de Florence est diagnostiquée par les médecins. «Depuis je suis souvent fatiguée, dit-elle, au régime sans sel et sans potassium, pas de légumes crus ni de fruits frais et une quinzaine de médicaments à ingurgiter chaque jour».

 

Quand on aime

 

Voici deux ans son médecin lui annonce que ses deux reins ne fonctionnent quasiment plus et qu'elle se dirige vers une dialyse à vie. Elle en parle à Sandrine. C'était en mars 2014. Sandrine m'a dit : «Je te donne un rein. — J'ai dit non. — Je te dis que je te donnais un rein, a insisté Sandrine, Arnaud (son mari, Ndlr) est d'accord». Sandrine poursuit : «Pour moi c'était inconcevable que Florence supporte toute sa vie des dialyses, je ne pouvais pas la laisser comme ça, quand on aime... (Sandrine pose sa tête sur l'épaule de Florence). Quand je décide quelque chose je m'y tiens, assure Sandrine». Et Florence a accepté.

 

Alors a commencé un long processus qui a conduit les deux amies de rendez-vous chez les médecins en consultation chez les psychologues jusqu'à une confrontation devant un juge du tribunal d'Albi pour inscrire dans le marbre le fait que Sandrine n'intentera rien contre son amie, plus tard. «On veut dédramatiser le don d'organe, expliquent de concert les deux femmes, dire bien fort que c'est possible entre amis, que ce n'est pas seulement entre les membres d'une même famille».

 

On aura au moins essayé

 

L'intervention chirurgicale est programmée le 12 novembre au CHU Rangueil. C'est le professeur Fédérico Sallusto qui opérera Florence, un autre chirurgien effectuera le prélèvement du rein gauche de Sandrine. «Pour moi, l'opération doit durer entre deux et trois heures et je dois rester quatre à cinq jours hospitalisée», précise la donneuse. L'intervention sera un peu plus longue pour Florence : trois à quatre heures et une dizaine de jours d'hospitalisation.

 

«Tout se joue dans les premières 48 heures, souligne cette dernière, c'est là que l'on saura si mon corps accepte le rein de Sandrine». En cas d'échec ? «On aura au moins essayé» évacue Sandrine qui n'envisage presque pas cette situation. Elle préfère se concentrer sur le choix du restaurant que lui offrira Florence après la greffe. «Et c'est moi qui vais le choisir», lâche dans un éclat de rire Sandrine. Florence approuve.

 

Le chiffre : 12

Novembre Rangueil.C'est la date prévue pour l'intervention chirurgicale au CHU Rangueil.

 

Florence sera la sixième greffée du rein, hors famille,

Depuis 2011 Depuis le mois de juin 2011, et l'application de la loi bioéthique, la greffe du rein est autorisée en dehors de la famille (entre amis) mais également entre personnes présentant un groupe sanguin différent.

 

«L'intervention qui concerne Florence Brunasse sera la sixième depuis l'application de cette loi, effectuée au CHU Rangueil», explique Fédérico Sallusto, chef du service de transplantation rénale. Le chirurgien urologue réalise toutes les transplantations de reins de donneurs vivants, du CHU. En 2014, 60 sont programmées. Ces interventions représentent près de 30 % des greffes de reins qui sont pratiquées à l'hôpital toulousain.

 

Deux autres chirurgiens urologues entrent en jeu lors des greffes de reins : Xavier Game et Nicolas Doumerc. Ce sont eux qui prélèvent l'organe à greffer, le rein gauche car il est plus accessible.

 

Concernant la greffe du rein donné par Sandrine à Florence, cette dernière vivra avec trois organes rénaux. «Ils vont laisser mes deux reins déficients et les clipper, ils ne me serviront plus, confirme-t-elle, le rein de Sandrine sera implanté sur mon côté gauche». Après l'opération, Florence devra prendre des médicaments antirejet toute sa vie, «mais c'est beaucoup plus confortable que deux ou trois dialyses classiques par semaine ou que les dialyses péritonéales que je devrais subir toutes les nuits»

 

. Dans un peu plus d'un mois, les deux amies d'Arthès se retrouveront au CHU pour «passer à l'acte», Sandrine aura un rein en moins, Florence un de plus, de quoi renforcer une amitié qui dure depuis une dizaine d'années et qui visiblement n'aura pas de mal à survivre à la greffe. ( source:ladépéche.fr )

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26 septembre 2014 5 26 /09 /septembre /2014 05:59

Marlène, greffée d'un rein, Alain, donneur du rein :

Le don de rein de Alain

22/07/2013 : Jour de la Greffe

 

Mon mari décida de me donner un rein afin d'éviter la dialyse que j'appréhendais énormément.

 

Les tests de compatibilité se sont révélés positifs (Prise de sang) Tout va très vite, les examens s'enchainent, rien de douloureux. (prise de sang, radio et analyse d'urines)

 

Le jour J arrive, mon "donneur" part au bloc opératoire avant moi. Le prélèvement se passe très bien, il est fait par célioscopie.

Arrive mon tour pour le bloc où là tout se déroule à la perfection. Je me réveille à côté de lui (moment très fort), lui donne la main un instant, puis chacun part dans sa chambre.

 

Trois jours après l'intervention, il quitte l'hôpital et pour moi ce fut une semaine après. Aujourd'hui six mois se sont écoulés et nous allons très bien. Nous avons même fait un voyage aux Canaries. Nous avons repris notre activité un mois plus tard et ce n'est que du BONHEUR.

 

J'ai souhaité écrire ce petit mot afin de sensibiliser les personnes au don d'organes vivants car nous manquons terriblement de greffons. Les donneurs potentiels peuvent être les parents, les frères et sœurs, les beaux-frères ou belles sœurs, les cousins ou cousines et dernièrement les amis proches.

 

De part le manque de don, beaucoup de personnes en attente de greffe décèdent. C'est dommage car rien n'est douloureux dans ce geste de générosité.

 

N'oubliez-pas : DONNER = SAUVER UN VIE

 

Marlène et Alain BERLIOZ

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zouave62660 zouave62660 - dans Témoignages
25 septembre 2014 4 25 /09 /septembre /2014 06:59

Beuvry : Miss Big Beautiful Women France

 

Un véritable soutien psychologique... À 33 ans, Gwenaelle le Joncour n’en attendait pas tant d’un concours de beauté. Une occasion rêvée d’effacer les souffrances après le traumatisme physique du cancer du sein.

Un concours de beauté pour panser les blessures du cancer

 

Gwenaelle le Joncour s’affranchit bien volontiers de la réputation de frivolité, qui va généralement de pair avec les concours de miss. « Il y a un aspect psychologique. Ce concours aide réellement à changer la perception que l’on a de soi-même. »

 

Atteinte d’un cancer du sein en 2010, la jeune femme veut profiter du concours « pour se sentir mieux » : « Le cancer c’est un combat, il faut apprendre à se relever ».

 

Et le concours Miss Big beautiful women France (BBWF) à destination des femmes rondes, s’inscrit dans cette droite lignée : « Je veux montrer qu’on peut être une belle femme et même avec un morceau de poitrine en moins. »

 

Bon pour le moral

 

De ce traumatisme psychologique et physique, cette mère de deux enfants en garde une fureur de vivre, seul héritage positif de sa maladie. « La vie est trop courte ! Malgré les opérations, les séances de chimio et le port de perruques, je ne me suis jamais laissée abattre. »

 

Et ce malgré les boutades, comme lorsqu’elle portait un masque médical : « L es gens m’appelaient Darkvador ». Mais pas de quoi blesser cette fière Bretonne habituée des remarques sur ses formes généreuses : « Il y a plus grave dans la vie que de simples critiques sur le physique. Beaucoup de femmes rondes ont de très beaux visages. Mais les gens ne s’attardent pas sur ces détails. Il est toujours plus facile de voir les défauts plutôt que les qualités d’une personne. »

 

En rémission depuis un an, le concours se pose comme un soutien inattendu dans la vie de Gwenaelle : « Je me sens plus jolie et plus féminine ».

 

Et il y a quelques années, ce n’était pas gagné : « J’étais un peu garçon manqué. J’ai travaillé sur des chantiers et dans la mécanique, je n’ai pas un parcours de Miss classique ». Mais un tempérament de guerrière, qui a certainement séduit les recruteurs : « Je suis une fille positive et rigolote. Ma lettre de présentation était dans la même veine ».

 

Alors la couronne de Miss BBWF sur la tête en mars prochain, ne serait pas pour déplaire à cette future duchesse, descendante d’Anne de Bretagne. « Ce sang bleu ne m’aidera pas. J’espère aller en finale, même si je ne termine pas première ». Au bout de cette aventure, une seule certitude demeure chez Gwenaelle, « garder le sourire quoiqu’il arrive… »

Le mode des rondes

Big Beautiful Women est le dernier né des concours nationaux à destination des femmes rondes. « La force de ce concours crée en avril 2014 c’est d’élargir les conditions d’accès », explique Audrey Ramsey, chargée de projet. « Les femmes qui concourent ne signent aucun engagement et sont libres de faire d’autres concours de miss. »

 

Autre particularité, les inscriptions sont ouvertes aux participantes qui n’ont pas la nationalité française mais qui résident en France. « La nationalité ne devrait pas être une entrave. Elles vivent en France depuis quinze ans, parlent très bien la langue, c’est largement suffisant. »

 

Et Audrey Ramsey fait de ce concours une nécessité : « On voulait créer autre chose pour sortir des clichés des concours traditionnels et casser ce côté princesse. C’est toujours la même chose, calqué sur même moule ». Pour rompre avec cette monotonie, Miss BBWF mise sur la joie de vivre des candidates. « Il est temps que les femmes rondes prennent conscience de leur beauté. Il y a tellement de stéréotypes qui sont véhiculés sur le corps des femmes. »

 

Cette rupture avec le côté académique des concours s’exprimera sur la scène du casino de Forges-les-Eaux le 5 avril 2015 : « Les participantes ne défileront pas en maillot de bains. Elles seront sur scène pour faire le spectacle et surtout s’amuser. »

 

Même si pour certaines femmes, le concours c’est aussi le moyen de laisser filer leurs angoisses. « Il y a des femmes qui viennent montrer leur potentiel et d’autres qui ont des choses à prouver. » Un exutoire en somme, dont les inscriptions se sont terminées le 30 septembre. Un shooting photo et un entretien détermineront les quinze finalistes originaires de toute la France qui tenteront de décrocher la précieuse couronne. ( source: la voix du nord région de Beuvry . Article de AICHA NOUI du 24 09 2014)

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23 septembre 2014 2 23 /09 /septembre /2014 22:00

Oriane Moretti, Seconde dauphine de Miss FranceOrganes 2014 - région Aquitaine, greffée du rein :

La greffe de rein d' Oriane

 

Je m’appelle Oriane, j’ai 23 ans, et je suis greffée d’un rein.

 

Il n’y a pas vraiment eu de signes alarmants avant que l’on découvre ma maladie. J’étais très fatiguée et peu motivée pour tout mais on mettait ça sur le compte de l’adolescence. Puis, sont survenus d’insupportables maux de tête, une grosse anémie, puis des œdèmes … Ce fut assez soudain. Après être montée jusqu’à 18 de tension en me levant, gonflée comme un ballon, je suis allée chez le médecin qui m’a prescris une prise de sang. Prise de sang qui a mené à la conclusion que je souffrais d’une insuffisance rénale en phase terminale. On a découvert cela en novembre 2007, j’avais fait 17 ans à peine un mois et demi avant.

 

On m’a dit : « tu vas à l’hôpital pour faire de plus gros examens, tu n’y resteras pas trop longtemps ». J’étais en Terminale, année du BAC, je n’avais pas envie de m’éterniser à l’hôpital. Je suis allée aux Urgences, et j’ai subi une batterie d’examens, je ne comprenais pas, j’étais fatiguée, et un médecin est arrivé et m’a dit : « c’est bien les reins, il va falloir dialyser et envisager rapidement une greffe ».

 

Le lendemain matin j’étais au bloc pour que l’on me pose des cathé-canaux pour la dialyse. Le matin suivant, on m’a fait une biopsie du rein gauche afin de connaître l’origine de la maladie. J’ai commencé à dialyser. C’était long et fatigant. Je devais rester à l’hôpital car quelque chose ne se passait pas comme prévu, je n’allais pas bien. En effet, la biopsie s’était mal passée, puisque le médecin avait touché une artère rénale et j’ai fait une hémorragie interne. J’ai donc été transportée d’urgence au CHU de BORDEAUX afin que l’on me stoppe cette hémorragie. (Au final, tellement mes reins étaient atrophiés, on ne sait même pas réellement de quelle maladie j’ai souffert, les médecins se positionnent entre la maladie de Berger ou un purpura rhumatoïde…)

 

J’ai été hospitalisée 1 mois en tout. La reprise du rythme scolaire fut difficile. Je devais en plus dialyser trois fois par semaine, 4 heures à chaque fois. Je ne sortais presque plus, passais peu de temps au lycée, avait du mal à suivre les cours, et à rattraper ceux que je manquais. Le plus dur c’était la distance qui se formait entre mes amis et moi…

 

L’hémorragie interne avait des conséquences, puisque une bonne partie de mes organes vitaux avaient été pris dedans, on ne pouvait donc pas envisager la greffe pour l’instant… On a dû attendre que l’hématome diminue. Entre temps j’ai subi deux opérations, pour que l’on me créé une fistule dans le bras, afin de simplifier les dialyses et de m’enlever les cathé-canaux qui devenaient un nid à microbes.

 

Puis, le Professeur a donné son feu vert pour l’inscription sur liste d’attente. Mais, ma maman qui avait du mal à concevoir que je sois malade et si faible avait aussi entrepris de faire les tests nécessaires afin de me donner un rein.

 

J’ai continué à dialyser, et à vivre ma scolarité comme j’ai pu. J’ai passé mes épreuves écrites du BAC. Puis le 23 Juin 2008, j’ai révisé tout l’après-midi mes épreuves orales que je devais passer le lendemain au matin.

 

J’allais me coucher, hyper stressée pour le lendemain, quand j’ai entendu le téléphone de mon père sonner. Il était tard. J’ai compris de suite. Alors qu’il a décroché, je me suis mise à pleurer. Je suis allée voir ma mère et lui ai dit, « je suis sûre que c’est pour la greffe, maman je ne veux pas y aller, je ne peux pas, demain j’ai mon BAC ! ». BINGO ! C’était ça, mon père disait au téléphone « oui, oui, oui », puis, « on va faire au plus vite ». NON ! « Papa j’ai le BAC demain ! ». Mais, après m’être faite résonner par mes parents, je me suis rendue compte que c’était une chance que je ne pouvais pas me permettre de laisser passer. Un taxi est venu nous chercher, car on était tous très épuisés, et nous sommes partis en pleine nuit direction Pellegrin à BORDEAUX. 2h de route après, on arrivait.

 

Au CHU on m’attendait, j’ai dû faire encore plusieurs examens, radio et prises de sang … La chambre était prête, dans le service tout le monde était aux petits soins, puis mes parents et moi nous sommes couchés. Le lendemain matin, le Professeur est venu me voir en chambre. Il m’a dit que, suite à mes nombreuses transfusions sanguines dues à mon hémorragie interne, il y avait des risques que j’ai développé trop d’anticorps pour recevoir le greffon, donc il fallait qu’on s’attende à ce qu’il y ait un risque que je doive rentrer chez moi. Mais c’était bon, vers midi, il est venu nous dire que le greffon était pour moi.

 

Je suis descendue au bloc … et quelques heures plus tard, j’avais un nouveau rein, greffé dans ma fosse iliaque droite (en bas du ventre), car on ne m’a pas retiré mes reins d’origines.

 

J’ai passé quelques jours en SAS de greffe, où il fallait être masqué et avoir des chaussons pour venir me voir. Je n’étais pas seule dans le SAS, nous étions deux. Une autre jeune fille était là, elle était un peu plus jeune que moi, et elle avait reçu l’autre rein. Nous étions sœurs de reins… Elle est moi avions donc reçu les deux reins d’une seule et même personne.

 

Plus tard, je suis remontée en chambre, puis suis rentrée chez moi. Je me souviens que mes parents m’avaient acheté un pot de Nutella, car les mois avant, en tant que dialysée, INTERDICTION au chocolat, car trop de potassium, j’ai donc savouré chaque cuillère que je mangeais… MIAM !

 

En Septembre, j’ai passé mes oraux du BAC … et je l’ai eu !

 

Je n’ai dialysé que pendant 7 mois, j’ai eu de la chance d’avoir été si vite greffée. Mais les 7 mois que j’ai vécu ont été les pires de ma vie, et étant entre adolescence et âge adulte, j’ai perdu beaucoup de bons moments. Le 23 Juin 2008, une famille a perdu un être proche, mais grâce à leur générosité, moi, et tous ceux qui ont bénéficié de ce Don d’Organes, avons vécu une renaissance.

 

Cela fait 6 ans. 6 années que je me suis faite greffée. 6 années que, comme je dis souvent, je suis revenue à la vie. J’ai pu sortir à nouveau, faire la fête, profiter de mes amis, manger presque tout ce que je veux, et surtout plus dialyser !

 

J’ai juste un « raté », je n’ai pas pu accéder à mon rêve de devenir pilote de chasse, car ni la maladie, ni la greffe, ne sont compatibles avec ce métier et avec l’Armée. Mais bien que j’aie « perdu mes ailes » le jour où l’on m’a décelé cette maladie, je me sens aujourd’hui plus épanouie que jamais.

 

Maintenant, je vis ma vie, avec les contraintes imposées, mais elles sont si minimes par rapport aux contraintes qu’imposait la dialyse ! Je suis âgée de 23 ans, et après avoir un peu tournée en rond niveau professionnel, j’ai trouvé ma voie et compte devenir Auxiliaire de Puériculture.

 

Grâce à l’Association FranceOrganes, j’ai trouvé le courage de me présenter au concours de Miss qu’elle a organisé le 28 Juin 2014. Je ne pouvais pas passer à côté de cette occasion car je me sens plus qu’impliquée dans cette cause. J’ai donc été élue Seconde Dauphine, et je suis fière aujourd’hui de porter cette écharpe et d’être devenue membre de l’Association FranceOrganes afin d’aider les personnes en attente de greffe. ( source : Franceorganes )

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