Depuis 1959, année de la première greffe rénale enregistrée en France, plus de 70 000 opérations chirurgicales de ce type ont été réalisées dans notre pays pour améliorer la vie de personnes souffrant d'insuffisance rénale chronique avancée et devant subir très régulièrement des séances de dialyse.
Le montant d'un tel traitement est de 80 000 euros la première année et de 20 000 euros au cours des années suivantes, selon l'association Renaloo. En revanche, personne n'avait encore estimé les sommes dépensées pour les étapes "préalables et périphériques" à la transplantation. C'est désormais chose faite. Selon une étude à paraître dans la revue Néphrologie & Thérapeutique, ces étapes coûtent entre 13 600 et 20 100 euros à l'Assurance maladie.
Pour un donneur décédé, les coûts liés à la coordination de prélèvement, à la procédure de conservation des organes, aux activités de bilan biologique et de prélèvement chirurgical et à la prise en charge péri-transplantation (par exemple l'éventuel transport du greffon ainsi que celui de l'équipe chirurgicale de prélèvement) ont été pris en compte.
Lorsqu'il s'agit d'un donneur vivant, les coûts intègrent la coordination, le bilan et le remboursement des frais pour le donneur, le passage devant le comité d'experts, le prélèvement chirurgical, le maintien en liste d'attente du receveur et le suivi du donneur vivant.
"Records" de survie
Pour être précis, les montants facturés en plus de la transplantation s'élèvent entre 13 835 et 20 050 euros pour un donneur cadavérique, et à 13 601 euros pour un donneur vivant.
Dans cette étude, "les ressources à mobiliser pour rechercher un donneur compatible, le prélever et réaliser toutes les étapes préalables à une transplantation sont du même ordre de grandeur que celles mobilisées pour la transplantation elle-même", notent les auteurs, qui ajoutent qu'ils n'ont pas pu prendre en compte toutes les dépenses, faute de pouvoir les repérer dans les bases de l'Assurance maladie.
En 2013, le seul séjour hospitalier de transplantation rénale était facturé entre 11 520,85 et 31 850,91 euros selon le niveau de sévérité de la prise en charge.
Malgré ces sommes élevées, la greffe de rein est toujours considérée comme la modalité de prise en charge la plus efficace de l'insuffisance rénale chronique terminale par tous les acteurs du domaine.
Ces chiffres "ne remettent pas en question la supériorité médico-économique de la greffe sur les autres modalités de traitement", peut-on lire sur le site de Renaloo, qui cite des "records" de survie régulièrement battus : certains patients, greffés depuis plus de 40 ans, sont "toujours en pleine forme et leur greffon aussi".
Selon les derniers chiffres de l'Agence de la biomédecine, 34 056 personnes vivaient avec un greffon rénal fonctionnel au 31 décembre 2013.
Au cours de l'année dernière, 4 467 nouveaux malades ont été inscrits sur la liste nationale d'attente pour une greffe rénale, 3 074 ont bénéficié d'une transplantation, dont 413 à partir d'un donneur vivant.
Il y avait, fin 2013, plus de 10 000 patients en attente de l'opération susceptible de les délivrer des contraintes liées à la dialyse (sans compter ceux en "contre-indication temporaire").
SOURCE LE POINT.FR du 12 août 2014